mardi 29 mars 2011

Extrait - Philippe Muray et le festif

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Grâce au récent spectacle de Fabrice Luchini au théâtre de l’atelier, à Paris, le « grand public » découvre ou redécouvre la prose du regretté Philippe Muray. Pourfendeur de l’homo festivus, ou du « tout festif », anti-moderne par excellence, l’essayiste français savait, avec un style ciselé bien que maniéré parfois, un peu tricoteur sur les bords dans ses développements, s’attaquer aux vaches sacrées de son temps. La gauche incapable de régler les vrais problèmes économiques, les politiciens de face comme Ségolène Royal, la misère amoureuse de nos contemporaines, etc.

Relire Muray, c’est tirer à boulets rouges sur nos acquis, remettre en marche un cerveau larvé, ramolli par des certitudes construites par le temps et des mécaniques culturo-politiciennes. Bref, à la manière d’un Descartes mettant entre parenthèses son savoir afin d’accoucher du cogito ergo sum, mettre en suspens ces idées que l’on considère comme la normalité. L’extrait ci-dessous est tiré de son ouvrage, une vraie somme, Après l’Histoire. Quelques lignes pour résumer la vision de Muray à propos du festif.



« Le festif est une fiction sans antagoniste. Bientôt, il n’y aura même plus de langage pour le définir parce que le langage tout entier sera passé de son côté ; Il n’est déjà presque plus possible de raisonner autrement qu’en termes festifs. Même les plus sombres événements s’en trouvent modifiés. Il n’y a déjà pratiquement plus de catastrophes, ou d’accidents, que du loisir : des affaires de camping tragique, des fêtes en mer qui tournent mal et des histoires de neige qui tue. Et lorsque soixante-huit personnes se font massacrer à Louxor, tout ce que déclenche cette boucherie ce sont des réflexions sur la chute du tourisme en Egypte. Parce qu’il n’y a plus de personnes ; et que l’on ne peut déjà plus, où que ce soit, massacrer que des touristes. ».

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