samedi 29 septembre 2012

BD - Gare ! la moustache au poitrail, d'Emmanuel Reuzé

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Lorsque l'on songe à un magazine centré sur la bande dessinée, on a tendance à répondre bien rapidement "Fluide Glacial". Seulement, Psikopat est également une institution dans cette frange si singulière du magazine. Donnant leur chance à pas mal d'auteurs, jeunes et moins jeunes, la vieille revue permet de découvrir quelques nouveaux talents. On peut citer par exemple Emmanuel Reuzé.

En effet, le jeune homme officia dans le magazine Psykopat en imaginant quelques gags ou courtes histoires hautement absurdes. L'ensemble de son travail est réuni ici dans la bande dessinée nommée : Gare ! La moustache au poitrail


En lisant les histoires de Reuzé, on pense forcément au travail de Michel Hazanavicius pour Le Grand détournement : la classe américaine. Véritable bijou du détournement de films, une institution qui engendrera, plus tard, quelques dignes héritiers comme Mozinor. En quoi une bande dessinée peut-elle ressembler à un détournement de vieux films ? Tout simplement dans le fait que Reuzé ne cesse de jouer sur une distanciation entre la forme et le fond.



Reuzé use d'un style graphique très ancien, daté, faisant penser aux vieilles bandes dessinées franco-belges des années 60 du style Buck Danny. Pourtant, le propos, ou les dialogues, étonne puisqu'il tranche avec le dessin. On trouvera par exemple une histoire de braquage où tous les protagonistes parlent comme des enfants de trois ans ou encore le récit d'un siège d'une maison ordinaire où les gérants d'un centre commercial veulent forcer le mari à dépenser son argent via des bons de réduction.



Certaines histoires sont purement absurdes mais d'autres démontrent un certain sens critique. La farce ne se contente pas de faire rire, elle permet d'approcher (bien entendu par à la manière d'un sociologue) une réalité. Le plaisir de la lecture est là, de bout en bout, des marins crétins au Tarzan vulgaire de la fin. Un humour tout en décalage qui ne plaira pas peut-être à tout le monde mais qui a le mérite de sortir des sentiers battus de la bande dessinée.

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samedi 22 septembre 2012

Pierre Desproges et le festival de Cannes

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Pierre Desproges se définissait comme un "écriveur" plus que comme un "écrivain". Derrière ce néologisme, il y a surtout beaucoup de modestie par rapport à son propre travail. Pourtant, si l'on prend la peine de lire, et non plus seulement d'écouter, la prose de l'homme on est étonné d'une telle richesse doublée d'un sens très fin de la satire.



Les phrases sont longues, le style est volontairement ampoulé, les adjectifs pleuvent, les mots rares ont la vedette et surtout les cibles sont joyeusement égratignées. Il y a du panache dans ces écrits, du lyrisme un peu bouffon dans ces chroniques. On est très loin d'un Stéphane Guillon ou de ces chroniqueurs se réclamant de cette culture de l'écrit et du rire. Desproges avait une vraie plume de satyriste qui ne gâtait en rien son humour.

Sous ses airs de précieux, Desproges développait une critique souvent juste des tares de la société de son époque. On ne peut que regretter une disparition si jeune. Il faut redécouvrir Pierre Desproges pour ce qu'il fut, un écrivain joyeusement polémiste. 

L'extrait choisi égratigne avec joie le festival de Cannes. Ce festival aux choix souvent plus idéologiques qu'artistiques (la palme attribuée par Tarantino, Sean Penn...), cette espace de liberté d'expression qui n'en a que le nom (on pense à l'interdiction de projection du film, qui n'est qu'une farce, assez mauvaise d'ailleurs, L'Antisémite de Dieudonné), cet éloge du clinquant et du vulgaire occidental sous l'oeil du beauf qui s'attroupe pour voire un bout de fesse. 

"Haut lieu du tourisme balnéaire international, célèbre pour sa croisette bordée de palmiers et pleine de connes emperlousées traînant des chihuahuas, Cannes brille surtout pour son festival annuel du cinéma où les plus notables représentants de la sottise journalistiques parasitaire côtoient les plus éminentes incompétences artistiques internationales, entre deux haies de barrières métalliques où, sinistrement empigouinés, le havane en rut ou la glande mammaire au vent, pressés, tassés, coincés, luisants comme des veaux récurés qu'on pousse à l'abattoir, tous ces humanoïdes chaleureusement surgelés se piétinent en meuglant sous les brames effrayants des hordes populaires."

Dictionnaire superflu à l'usage de l'élite et des biens nantis, Pierre Desproges.

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lundi 17 septembre 2012

Lecture du moment - Walden ou la vie dans les bois, de Henry David Thoreau

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Philosophe américain que l'on redécouvre ces derniers temps en France grâce à la publication de son journal, Thoreau est un philosophe autant qu'un expérimentateur. Pour lui, l'idée se joint à l'action. De ce fait, durant deux années, Thoreau construisit et vécut dans une demeure sommaire, au bord de l'eau. Une expérience autant spirituelle qu'économique qu'il relate dans ce livre.

mercredi 12 septembre 2012

BD - Les Derniers jours de Stefan Zweig (Guillaume Sorel)

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Stefan Zweig est considéré, à juste titre, comme un des grands écrivains autrichiens du XXème siècle. Sa fin fut tragique, suicide avec sa femme, et ne pouvait être qu'un bon sujet de roman...ou de bande dessinée. C'est ce qu'entreprit récemment Guillaume Sorel avec Les Derniers jours de Stefan Zweig.



On est tout d'abord frappé par la beauté graphique de l'ensemble. Le travail de Sorel touche autant à l'aquarelle qu'au lavis. Chaque page est d'une incroyable beauté et transpire la mélancolie. Une mélancolie progressive, qui part d'une joie d'apparence (le couple Zweig débarque au Brésil pensant refaire leur vie, fuyant le nazisme), pour envahir progressivement le quotidien. Les dernières pages, avant la conclusion qui elle prend des allures d'échappée atemporelle, sont d'une profonde noirceur et lourdeur psychologique.


En effet, le Brésil est au début une nouvelle joie pour le couple Zweig. Nouveaux décors, fuite de l'hitlérisme triomphant (nous sommes en 1941). Cependant, Zweig est triste d'avoir quitté son monde, ce Vienne si riche de Freud, Klimt, etc.

Tourner chaque page de cette bande dessinée, c'est comme arracher petit à petit les lambeaux d'une vie sur le déclin. Touchant, graphique et intelligent. Le suicide final, suggéré mais non montré, est à l'image de cet album : pudique et sensible.


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jeudi 6 septembre 2012

Manga - Hitler, de Shigeru Mizuki

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Le monde du manga a connu ses écoles, tout comme la littérature française (et les littératures d’autres pays). Manifestes, œuvres fondatrices servent à créer un mouvement culturel. Dans les années 70, alors que le manga est encore vu au Japon comme un loisir pour enfant, plusieurs auteurs décident d’écrire des œuvres pour les adultes. Les sujets sont noirs, traitent parfois de sexualité, souvent de violence voire de social. Bref, le gekiga apparait. Yoshihiro Tatsumi le raconte très bien dans son sublime Une Vie dans les marges.


Hitler, de Shigeru Mizuki

Vers cette époque, Shigeru Mizuki imagine Hitler, une biographie dense et intelligente sur le dictateur allemand. L’idée de Mizuki est simple mais brillante, et finalement trop rare. Il ne s’agit pas de proposer une énième charge ou caricature du politicien (« le monstre », « le Mal »…) mais de restituer fidèlement, sans parti-pris, l’histoire de cet homme.


On découvre ainsi l’artiste frustré, le militaire patriote, le désir politique et idéologique d’une Allemagne unie (laver l’affront du démantèlement du pays par les gagnants), etc. Point de leçon de morale, juste une restitution fidèle, précise (de nombreux références : dates, événements, personnages…) qui jalonnent un parcours éclair de la naissance à la chute.


Même si le sujet est connu et rabattu, on apprend quelques petites choses. De l’ordre de l’intime ou non. Parfois, le manga devient bouffon, comme pour désarmer la lourdeur du propos. Mais jamais ces écarts ne décribilisent l’ensemble. Le tout est cohérent, audacieux et intelligent et présente, dans une perspective d’apaisement et de compréhension (et non de haine et de vengeance) le destin d’un homme politique. Une société apaisée se doit de regarder son passé dans le calme, les yeux dans les yeux…un idéal rarement atteint.


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mercredi 5 septembre 2012

Manga - Thermae Romae de Mari Yamazaki

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Le monde des mangas est fascinant lorsqu'on décide de lui prêter attention car il s'agit avant tout d'une production très hétéroclite. Certes, les grosses machines comme One Piece ou Bleach prennent une grande partie de l'exposition médiatique, mais ce serait aller un peu vite que de résumer la bande dessinée japonaise à quelques séries de ce type.


Thermae Romae, volume 1

C'est donc en regardant dans des projets de moindre envergure que je découvris Thermae Romae. Le projet est aussi loufoque que didactique. La série met en scène Lucius, un architecte romain qui construit des bains. Seulement, au début de ce premier tome, le pauvre ne connait plus le succès. Ses idées sont datées. Déprimé, il fera une étrange expérience lorsqu'il se rendra au bain public. En effet, littéralement happé par une force inconnue, il effectuera un voyage temporel et spatial le conduisant jusqu'au japon de 2009.


Une visite aussi inattendue se renouvellera plusieurs fois. Lucius découvre les "faces plates", ne comprend pas ce que sont ces Japonais (des esclaves ?), souffre de découvrir une civilisation plus avancée que Rome en matière de bain. Du coup, après chaque voyage, Lucius appliquera les sublimes inventions japonaises à la société de la Rome antique (pommeau de douche, fresque dans les bains, etc.).

Chaque chapitre est entrecoupé d'une double page où Mari Yamazaki raconte ses recherches pour l'écriture de sa courte série, cinq tomes seulement. Ces passages explicites, et ouvertement didactiques, apprennent beaucoup de choses au lecteur; tout comme le récit lui-même. On s'informe dans le plus grand plaisir puisque la lecture est légère et drôle. Les anachronismes et divergences d'interprétation sont savoureuses, comme la découverte de personnages historiques tel l'empereur Hadrien.



Thermae Romae est une superbe série, originale, drôle, intelligente qui montre à quel point le manga peut être un art graphique abouti.

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lundi 3 septembre 2012

Achat pour les vacances (Granville 2012)

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Voici quelques achats effectués lors de mes vacances à Granville chez un bouquiniste. Un essai sur Dostoievski, Dostoïevski et les Juifs de David I. Goldstein, ainsi qu'une compilation des travaux de Sacha Guitry lors de l'occupation allemande durant la IIème Guerre Mondiale : Quatre ans d'occupations.


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