mardi 13 novembre 2012

Michel Clouscard et le dressage du corps à la consommation

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Michel Clouscard est un penseur, résolument marxiste, du XXème siècle relativement tombé dans l'oubli. Néanmoins, certains intellectuels se réapproprient son oeuvre, se posent comme des continuateurs. Au lieu de s'attarder sur ces nouveaux porteurs de flambeau, retournons au texte et à la pensée, dense et très exigeante, de Clouscard.



Dans son livre Le Capitalisme de la séduction, Clouscard propose une analyse de la société de consommation. Il ne s'agit pas d'une critique frontale, à la manière d'un pamphlétaire, critique forcément réductrice et subjective, mais d'une analyse rigoureuse. On peut reprocher à Clouscard son utilisation systématique d'une grille de lecture marxiste (comme pour la musique rock par exemple) mais bien souvent le penseur fait mouche. Il ne s'agit pas de la parole d'un sophiste mais bien d'un philosophe qui cherche à comprendre et non à fustiger, à regarder et à conceptualiser.

Les extraits suivants cherchent à expliquer le dressage, dès l'enfance, de l'homme afin qu'il devienne un bon consommateur. Sous couvert de liberté, de joie, de spontanéité (des valeurs inattaquables en ces temps festifs comme le décrira plus tard Philippe Muray), vieille stratégie que l'on retrouve par exemple dans la politique des radars des différents gouvernements (pour des questions de santé publique, on multiplie les radars), la société amène lentement le citoyen à devenir un bon consommateur. Le conditionnement est parfait, les valeurs propres à la société de consommation se diffusent admirablement (il ne s'agit en aucun cas des valeurs de débrouille et de bricolage, ou une consommation qualitative sur le plan intellectuel), la sacralisation de l'enfance est le cheval de Troie d'une consommation en roue libre (l'achat pour l'achat, et la dépense inutile, exclusivement ludique). Ce qui peut sembler une évidence pour beaucoup mais qui, au regard des comportements de la population, mérite un petit rappel.

"Flipper et juke-box sont des machines qui prolongent l’univers magique de l’enfance dans la société adulte. Ils représentent un seuil et un passage, la fin de l’enfance et le commencement de l’adolescence. Leur usage est aussi une décisive promotion sociale : il signifie l’accession au statut de consommateur. La fonction ludique investit la société industrielle et la soumet à ses valeurs."

"Cette magie n’est pas le génie de l’enfance. Bien au contraire. Elle est celle de l’idéologie néo-capitaliste  qui s’incarne dans l’enfant et qui devient alors le génie de l’enfance capitaliste. Nous sommes là au cœur de la « société de consommation », du premier dressage du corps à la consommation."

"On a voulu opposer la spontanéité et le naturel de l’enfant à la « société de consommation » de l’adulte. C’est le contraire qui est vrai : l’enfant s’abandonne sans aucune retenue à l’univers de la consommation, tandis que l’adulte – lorsqu’il est producteur – peut lui résister."

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